“Côté solistes, nous sommes fort bien logés avec une distribution entièrement renouvelée par rapport à la création parisienne. À commencer par le Figaro haut en couleur de Mikhail Timoshenko dont la voix puissante se colore de mille feux dans une ligne de chant claire et épanouie tout au long de la soirée. Tonnant de rage, doucereux de malice et de vengeance, mielleux d’amour, le chant se teinte de bien des façons dans un naturel impressionnant, tandis que l’interprète se joue du rôle comique dans lequel il est parfaitement à l’aise. Qui pourrait croire qu’il s’agit en réalité d’une prise de rôle ? L’aisance avec laquelle il arbore le personnage emblématique de Figaro laisse présager un bel avenir au jeune baryton-basse russe, et l’on ne serait pas étonné de le voir, à son tour, marquer le rôle de son empreinte.”
http://www.opera-online.com“La production de James Gray, présentée au Théâtre des Champs-Élysées en novembre dernier, entame une tournée qui, après Nancy, la conduira à Lausanne, à Luxembourg, et jusqu’à Los Angeles. Non seulement elle s’est bien adaptée à la scène de l’Opéra National de Lorraine, mais le spectacle, dont Romaric Hubert rendait compte ici il y a deux mois (un compte rendu auquel nous renvoyons pour l'analyse de la mise en scène), nous a semblé curieusement plus vivant, plus alerte. Peut-être est-ce lié aux dimensions de la salle, qui créent un lien plus immédiat avec le plateau, mais sans doute l’équipe de chanteurs réunie pour cette reprise y est-elle également pour quelque chose : tous, en effet, font preuve d’une implication de tous les instants, ainsi que d’une aisance scénique et d’un naturel étonnants – ce qui est d’autant plus remarquable que, pour trois des interprètes principaux (Huw Montague Rendall en Comte, Adriana Gonzalez en Comtesse, Mikhail Timoshenko en Figaro) il s’agissait ici de prises de rôles....”
http://premiere-loge.fr“Le rideau se lève dans le silence à l’Opéra Bastille, dévoilant dans l’obscurité une sorte d’échafaudage habillé de néons. Une ombre en descend et vient, d’un pas lent, s’allonger sur le devant de la scène. Simon Boccanegra, corsaire, bientôt doge de Gênes. La structure métallique pivote lentement, s’avérant un squelette de bateau gigantesque : le vaisseau d’un Simon fantôme, déjà hanté par ses démons. Le décès soudain de celle qu’il aime, l’accession à un trône qu’il n’a pas désiré, les intrigues politiques qui vont bientôt l’entourer achèveront de faire basculer le héros dans un monde de cauchemars. Il ne quittera pas le plateau de toute la durée de l’ouvrage, regagnant parfois son navire en marin maudit, poursuivi par le spectre de son amour perdu.”
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